Créé il y a à peine deux années, l'IR Boufarik de basket-ball pour handicapés est bien parti pour gagner son premier titre de champion d'Algérie.

Pour un premier coup d'essai, ce fut un véritable coup de maître. En accédant en première division, après seulement une année d'existence, l'équipe de Boufarik de basketball pour handicapés est en train de vivre un véritable conte de fées.

En effet, créé le 3 mars 2010, l'IRB n'a pas végété longtemps en seconde division, puisque quelques mois à peine, lui auront suffi pour s'adapter et s'affirmer comme le prétendant logique au titre de cette année. Occupant, présentement, la première place au classement avec 26 points au total, le club de la Mitidja a gagné tous ses matchs et, son poursuivant immédiat, le Nour Msila, pointe, lui, à deux points derrière. Une avance pas très confortable certes, mais qui place l'IRB en pole position, en attendant les play off prévus pour fin mars. «Nous sommes bien placés pour arracher le titre et aller le plus loin possible en Coupe d'Algérie», nous a confié le président du club, Samy Doucene, lors de son passage, mercredi, à notre journal. L'ensemble a fière allure, en tout cas et la fraîcheur physique qu'il affiche depuis le début de la saison accroit encore plus ses chances.
Dans l'entourage du club, on rêve d'un doublé et il y a de fortes chances que l'IR Boufarik le réalise. «Le Championnat d'Algérie reste notre objectif numéro un, mais la coupe aussi nous intéresse et nous ferons tout pour réaliser la passe de deux, c'est-à-dire remporter le doublé.»
Samy Doucene sait de quoi il parle, lui qui collectionne les distinctions et les titres. Avant d'atterrir à l'Itihad Riadhi de Boufarik, il était au FC Boufarik avec lequel il a réussi à gagner 10 titres de champion et 5 Coupes d'Algérie.

Lorsque nous lui avons demandé pourquoi il avait quitté ce club, il a marqué un petit temps d'hésitation avant de nous expliquer que c'est pour des raisons de santé qu'il avait démissionné. Et d'ajouter: «La venue de nouveaux dirigeants et les conceptions qu'ils avaient du sport, qui étaient très différentes des miennes, ont précipité mon départ. Le handisport est un sport très éprouvant physiquement, surtout le basketball qui exige efforts et adresse. Pour vulgariser la pratique et aider les jeunes, la discipline a besoin de moyens et de sponsors. L'équipement spécifique fait cruellement défaut et pour l'acheter les clubs n'ont pas souvent les moyens.» Pour acheter un fauteuil roulant, spécifique au basketball, il faut débourser, au moins, 5000 euros Les clubs manquent de moyens et le budget de fonctionnement qu'on leur alloue est insignifiant comparé à celui attribué aux équipes de football évoluant dans les championnats réservés aux joueurs valides», nous a-t-il déclaré.

Pourquoi ces disparités et ces régimes de faveur qui accentuent les inégalités entre sportifs? Selon le président de l'IR Boufarik, «seuls les gens de bonne volonté et les sponsors pourraient aider les sports pour handicapés et les accompagner financièrement».

Pour l'heure, les donateurs ne se bousculent pas au portillon. Car hormis le wali de Blida, Mohamed Ouchene que Samy Doucene salue, au passage, pour l'aide qu'il ne cesse d'apporter à son club, rares sont les responsables ou établissements qui ont proposé leur aide. «Je profite de ma présence dans votre journal pour remercier vivement M.le wali de Blida pour toute l'aide qu'il nous a apporté jusqu'ici et lance un appel à toutes les personnes susceptibles de nous aider.»

L'équipe de L'IR Boufarik de basketball a, en tout cas, montré la voie.

Son ascension fulgurante et ses bons résultats ne sont pas l'oeuvre d'un hasard, mais le fruit d'un travail de longue haleine auquel ont pris part activement joueurs, entraîneur et dirigeants.

L'Expression - 4 mars 2012

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