Une initiative pleine de reconnaissance qui voudrait devenir une habitude dans cette petite commune de la Mitidja, Chebli, qui connaît ces dernières années une véritable métamorphose (dans le bon sens, bien sûr !) grâce à la bonne volonté d’un groupe de citoyens qui veulent chasser la léthargie et secouer les mémoires.

Après avoir rendu un vibrant hommage, il y a deux ans, à un instituteur, Jean Pierre Vadell, qui a enseigné à l’école de garçons de 1964 à 1972 et mis en exergue son ardeur dans le travail et son engagement sans réserve dans la transmission du savoir et l’éducation de la génération de l’indépendance, ils ont invité, récemment, et honoré un autre «maître d’école», El Faloudji Hoceine, un Syrien qui a enseigné la langue arabe de 1967 à 1977, tour à tour, à l’école de Khodem, puis à celle des garçons de Chebli et, enfin, au CEM Ibn Khalef de la même ville. Il fut muté à Bougara (Blida) pour deux années. Il quitta l’Algérie pour retrouver Drâa, sa ville natale, en 1979. Les Cheblaouis ont connu en «cheikh» El Faloudji l’enseignant, l’éducateur, le conseiller, le «taleb» à l’école coranique et le muezzin… un modèle pour toute une génération.

Les anciens élèves du  cheikh El Faloudji étaient tous là, à la fois émus et intimidés, malgré leurs cheveux grisonnants, debout pour ovationner celui qui a laissé en eux une empreinte indélébile. Ces «grands» élèves avaient tenu à assister à cette cérémonie pour retrouver ce vieux «maître» qu’ils affectionnaient et revoir, le temps d’une rencontre, un modèle vivant de sérieux et de conscience professionnelle. Un homme, la cinquantaine bien sonnée, se présenta à lui comme étant l’un de ses élèves et, après l’avoir embrassé, lui offrit une gandoura traditionnelle «bien de chez nous». Il le pria de la mettre séance tenante. Le moment était plein d’émotion. «Cheikh» El Faloudji, habillé à l’algérienne, prit la parole pour s’adresser à ses élèves et à tous les citoyens de Chebli pour leur exprimer sa reconnaissance et leur dire combien il aimait l’Algérie, son «deuxième pays».

De telles initiatives, qui ne demandent qu’un peu de volonté, resserrent les liens innés qui existent entre les individus et chassent l’ingratitude et la passivité qui altèrent notre côté humain. Bravo pour ce baume au cœur que ces anciens élèves ont offert à leur vieil instituteur. Un geste à encourager et à perpétuer. 

Source: El Watan - 5 juin 2012


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