Habité par des centaines de familles, le douar Sidi Aïd, distant de quatre kilomètres de Boufarik, commune dont il relève, est abandonné à son triste sort.
Ses habitants vivent un calvaire au quotidien. Les routes sont impraticables. Evacuer un malade en cas d’urgence relève de l’aventure.
Les ordures envahissent la cité de toutes parts. Même le lieu de culte n’est pas épargné. Un dépotoir à ciel ouvert, dégageant des odeurs nauséabondes, obstrue l’entrée du douar et sa mosquée. L’éclairage public fait défaut. L’insécurité est omniprésente.
L’absence d’un collège oblige les enfants scolarisés, à partir du second cycle, à parcourir quotidiennement des kilomètres dans des conditions climatiques difficiles et d’insécurité.
Les filles sont souvent sacrifiées, un abandon forcé ou volontaire des études. Aucune structure de santé de proximité pour les premiers soins et/ou d’urgences. Le transport public fait défaut. Le recours aux clandestins est inéluctable en dépit des risques encourus, notamment pour la gent féminine, sans compter les coûts exorbitants pratiqués. Absence de lieux de loisirs au profit des jeunes, ces derniers sont livrés à l’oisiveté, mère de tous les vices. Face au désespoir de ces laissés-pour-compte de cette bourgade «sinistrée», les autorités locales se drapent dans un silence sidéral. Mais ces citoyens oubliés font l’objet d’intérêt uniquement lors des échéances électorales.
Source: El Watan - 30/10/2012