Ils étaient une trentaine d’anciens scouts, venus des wilayas de Biskra, Oran, Médéa, El bayadh, Tizi Ouzou, Aflou, Alger, Chlef, Mascara et autres à l’ouverture d’une rencontre nationale des anciens scouts musulmans algériens, à Boufarik.
Vêtus de leurs chemises marron et le foulard autour du cou, ils étaient tous heureux de se rencontrer. Cet événement a été l’œuvre de l’association «Ahmed Flita» des anciens scouts de la ville de Boufarik. C’est avec un pincement au cœur que beaucoup de jeunes et moins jeunes ont eu à revoir à travers cette exposition de photos leurs pères, grands-pères et oncles du temps de la splendeur de leur jeunesse en «tenue kechef».
Une jeunesse sacrifiée par certains tombés au champ d’honneur, dont les visages angéliques sont immortalisés là encore par leurs photos. «Les SMA ont été notre seconde famille et notre seconde maison, il est donc impossible pour tout un chacun d’entre nous d’oublier sa famille. Il était donc de notre devoir de rappeler à chacun d’entre nous de garder en mémoire tous les souvenirs vécus durant notre jeunesse aux côtés de nos aînés qui ne sont plus de ce monde pour la majorité d’entre eux», tels sont les propos de Charfi Rabah, président de l’association «Ahmed Flita» des anciens scouts de la ville de Boufarik.
Pour les scouts présents, cet événement constituait un devoir de mémoire. «Ce que nous vivons aujourd’hui est mémorable. Car, rencontrer d’autres anciens scouts, tous vieux, montre que le militantisme à travers les scouts existe toujours», dira, rassuré, Hocine Caïd, ancien scout boufarikois. Ce qui est frappant en cette journée de rencontre, c’est la présence d’un groupe de vieilles femmes. Parmi les présentes, El Hadja Ounoughi ; elle précise avec beaucoup de nostalgie : «Nous sommes le premier groupe féminin SMA en Algérie. On était 13 jeunes filles âgées entre 8 et 11 ans ; moi-même j’avais 8 ans, nous nous sommes regroupées ici à Boufarik entre 1945 et 1946. Alors, à chaque fois que nous nous rencontrons, c’est la joie, les souvenirs et les remémorations. Ah, Si c’était à refaire!»
Deux conférences-débats étaient au programme sur la genèse du scoutisme et l’histoire du 11 Décembre 1960. «Ces rencontres ont pour but d’immortaliser le scoutisme, connaître d’autres anciens scouts et montrer à nos enfants que malgré notre âge nous sommes toujours à pied d’œuvre, le scoutisme est une grande famille où l’amitié règne en reine», explique M. Sahla de Mascara.
Source: El Watan - 11 decembre 2014